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Apprendre à apprendre – Soutenir son mémoire

Ça  y est, vous avez rendu votre mémoire écrit. Accordez-vous un peu de détente, mais pas trop ! C’est le moment de préparer votre soutenance !

La soutenance peut être source de frustration. Ce travail intense que vous avez fourni pour votre mémoire, toutes ces notes, ces fichiers, ces heures passées… tout cela pour aboutir à un temps de présentation et d’échanges qui va passer très vite. Ce temps dont vous disposez, aussi court soit-il, vous souhaitez en faire l’acmé de votre parcours, son point culminant. Pour cela, il importe de se préparer soigneusement. Quelques ressources peuvent vous aider.

1. Partez des critères d’évaluation de votre certificateur

Hélène Weber écrit dans son billet Comment préparer la soutenance de son mémoire :

«  Là où j’enseigne actuellement, les étudiants de première année sont à 75% évalués sur des critères de forme : durée chronométrée de cinq minutes à respecter, PowerPoint obligatoire avec trois diapos (ni plus ni moins), diapos aérées, titres explicatifs, etc. Tant et si bien que si l’étudiant respecte avec précision ces critères de forme, il est déjà assuré d’obtenir plus de 15/20. »

Il importe donc de vous informer précisément des critères de votre jury :

Pour l’Executive Master Management de la Formation, par exemple, ces critères sont les suivants :

2. Renoncez à tout dire, exprimez l’essentiel

Vous avez beaucoup travaillé, et vous aimeriez partager l’évolution de votre réflexion, vos difficultés, les lectures et apports passionnants qui ont éclairé votre chemin. « Quand tu parles, aie pitié de celui qui t’écoute !» dit un proverbe africain. Prenez un instant le point de vue de votre jury. Selon la réglementation du diplôme que vous présentez, votre tuteur, ou professeur référent, est peut être présent. Lui (elle) connait bien votre travail, les autres membres ne l’ont découvert qu’à travers la lecture de votre mémoire. Un parmi de nombreux autres. Leur besoin est une présentation synthétique, claire, qui montre que vous vous êtes approprié les éléments clés de méthodes et de contenus, que vous avez mis en œuvre les compétences essentielles visées par le diplôme qu’ils certifient.

Alors, comme le conseille Franck Vidal dans la vidéo ci-dessous, il vous faut « extraire l’essentiel ». Vous pouvez par exemple adopter le plan suivant :

Regardez par exemple la présentation d’Andrea Iacob ci-dessous pour le Master 2 « Communication stratégique et marketing ».

« Tout cela en 15 minutes ? » vous dites-vous peut être. C’est possible, à condition d’établir un scénario précis et chronométré de votre présentation. De prendre du recul par rapport à votre écrit pour rechercher les idées clés. Franck Vidal, dans la vidéo ci-dessus, recommande d’élaborer le « storyboard » de votre présentation.

3. Soyez vous-mêmes

Il m’arrive, en écoutant une soutenance, d’avoir la désagréable impression d’avoir entendu pratiquement la même de nombreuses fois. Mêmes expressions, mêmes schémas… C’est d’une appropriation qu’il s’agit, pas d’une répétition. Votre « matériau conceptuel» est bien sûr largement issu des cours, ou vos lectures. Mais vous montrerez que vous l’avez vraiment compris si vous êtes capable de le reformuler dans vos propres mots, en l’appliquant à votre contexte. Au travers de votre soutenance, faites ressortir la personne que vous êtes, votre esprit critique, vos projets.

4. Soignez les visuels

Il vous est souvent d’appuyer votre présentation par des visuels. Si vous optez pour des diapositives type « PowerPoint », vous pouvez vous inspirer des conseils de ce tutoriel pour votre mise en forme. En un mot : de vrais visuels destinés à soutenir votre discours (des graphiques, des images, des schémas ) , et pas du texte destiné à vous rassurer.


5. Soignez votre expression orale

Regard, position du corps, articulation, rythme, niveau de langage… tout compte. Entraînez-vous, tout seul (par exemple devant la vidéo de votre ordinateur, ou ne serait ce qu’en vous enregistrant). Cela vous permettra d’intégrer les durées de chaque partie de votre présentation. Demandez à des auditeurs critiques et bienveillants de repérer vos tics de langage (les « euh… », les « un petit … ») qui agacent, et de vous signaler les phrases qui ne veulent rien dire.

Répétez, répétez. Et regardez, pour vous aider et vous détendre un peu, les vidéos d’Emmanuel Chila :

6. Soignez les détails

Connexion, sauvegardes, versions de logiciels, batteries… : cette vidéo d’Emmanuel Chila vous aidera à penser à tout !

7. Restez ouverts

C’est presque une injonction paradoxale. Intégrer un timing précis, faire une préparation millimétrée … et en même temps rester ouvert, attentif aux membres du jury, en interaction avec eux. En confiance pendant votre temps d’exposé, mais aussi pendant le temps d’échange. Partez du principe que les questions du jury ne sont pas des « pièges », mais un moyen de clarifier un point de votre mémoire, ou encore un vrai désir d’approfondir. Le pire serait de vous mettre sur la défensive. Si une remarque vous paraît, à la réflexion, justifiée, admettez le. Si vous pensez avoir de bons arguments pour défendre votre position, énoncez les calmement.

Très belles soutenances à tous !