Apprendre à apprendre – Mieux se connaître pour maîtriser sa stratégie d’apprentissage

Par le 6 mars 2017

Apprendre tout au long de la vie apparaît aujourd’hui à la fois comme un idéal et comme une nécessité. Oui, mais comment apprendre ? Pour tous ceux qui voient leur « employabilité » en danger, l’enjeu est crucial. Des points de repère et des méthodes peuvent les aider à retrouver plaisir et facilité à apprendre.

Ce premier billet sera consacré aux profils de stratégies (ou « styles ») d’apprentissage.

Apprendre à apprendre - Mieux se connaître pour maîtriser sa stratégie d'apprentissage

Les apprenants en difficulté n’ont pas le sentiment qu’ils peuvent décider de leur manière d’apprendre. Ils essayent de faire « comme on leur a dit » : relire, recopier, se répéter mentalement… Ils ne savent pas ce qui leur convient pour apprendre. Les profils permettant d’établir les « styles d’apprentissage » sont des ressources utiles pour se connaître en tant qu’apprenant.

Découvrir son profil d’apprenant

Jean-François Michel, dans son livre « Les 7 profils d’apprentissage » (Eyrolles), propose une typologie dont l’on trouvera la description ici.

On peut s’appuyer sur le profil de Felder et Soloman, issu du MBTI. Attention, les 44 questions conviendront mieux à un public de niveau « études supérieures ». Ce profil est accessible gratuitement.

Le test de Kolb, plus court et accessible, recouvre une partie des dimensions ciblées par l’index de Felder-Soloman. Vous en trouverez une bonne description et analyse dans ces articles (lire en 1er celui de Bernadette Courtois).
D’autres profils sont également accessibles en ligne, par exemple sur le site « Apprenons à apprendre »,  qui recèle de nombreuses ressources.


Formateur et futur formateur, comprendre les stratégies d’apprentissage des apprenants est une compétence clé du formateur. Pour mieux vous centrer sur l’apprenant, certifiez-vous avec le cycle Cegos : Formation de formateur.


Les styles d’apprentissage

Beaucoup de ces profils ont des similitudes, et Felder et Spurlin en font eux-mêmes une analyse comparée. D’après Schmeck, la distinction « séquentiel – global » est « celle qui est la plus déterminante ».
On aurait  :

  • les séquentiels : « cerveau gauche », aimant le détail, « analytiques », « procédant étape après étape », « audio-séquentiels »,
  • et les « globaux » : « cerveau droit », aimant la « big map »,  « holistiques », « visuels-spaciaux ».

Cette notion est critiquée, par exemple dans l’article « Ce que la recherche nous dit sur les styles d’apprentissage (ou retour sur un neuromythe), de Marie Gaussel (nov 2016). Elle indique à juste titre que ce terme recouvre une certaine confusion. Certaines théories mettent en évidence le fait que le style adopté par l’apprenant dépend de la « valeur affective » qu’il donne à la situation, du contexte de son apprentissage et de la représentation qu’il a de lui-même dans ce contexte. D’autres considèrent que le style d’apprentissage est inné et immuable.

M. Felder a lui-même publié plusieurs études sur la fiabilité et la validité de « L’Index des styles d’apprentissage ». Ce qu’il dit de l’usage de son modèle dans l’article précité me paraît approprié.

  • les styles d’apprentissage sont des continuum,  non des « cases » dans lesquels on enfermerait la personne. On est « plutôt global », « plutôt  séquentiel », et cela ne signifie pas que l’on ne puisse pas entrainer la stratégie non préférentielle.
  • les styles d’apprentissage suggèrent des préférences de comportement (structurer un plan linéaire versus faire une carte mentale, entrer par les mots versus entrer par des schémas ou images, se lancer dans l’action versus intégrer les concepts avant d’agir…). Mais ce ne sont pas des prédicateurs infaillibles du comportement. Chacun peut choisir de mobiliser ses stratégies non préférentielles, quand la situation le demande.
  • les styles d’apprentissage ne sont pas des indicateurs des points forts et faiblesses de l’apprenant. Avoir tel ou tel profil ne préjuge en rien des domaines dans lesquels on pourra réussir.
  • et surtout : l’identification des styles d’apprentissage n’est pas destinée à adapter la formation. Il ne s’agit pas de concevoir une séquence pour les « globaux »,  une autre pour les « séquentiels ». Bien sûr, nous nous devons de proposer une variété d’activités, susceptibles de nourrir les préférences de chacun. Mais il n’y a pas besoin de faire faire un profil pour cela.
    L’intérêt du profil est d’aider chaque apprenant à reconnaître et accepter ses besoins, pour faire au mieux avec les situations d’apprentissage qu’il rencontre.

Dans ce sens, et en dépit des imperfections dénoncées par Marie Gaussel, il me semble que le profil d’apprentissage peut vraiment aider un apprenant.

Devenir acteur de l’activité pédagogique

Il s’agit de prendre conscience de soi, de ne pas subir l’activité pédagogique pensée par le formateur mais de se positionner comme acteur. De faire taire les « petites voix » négatives (« je suis nul-le », « je n’y comprends rien », « je n’aime pas être en formation », pour se dire : « quel est mon besoin » ? « Comment puis-je faire avec l’information telle qu’elle m’est présentée » ?

  • Comprendre que j’entre dans un apprentissage par une observation attentive peut m’aider à assumer le fait que je ne suis guère encline à me lancer d’emblée dans un débat animé,
  • A trouver ma place dans le groupe, en m’appuyant sur mes meilleures capacités,
  • Et finalement à accepter de « me forcer un peu », dans des situations pédagogiques qui vont me demander de l’énergie, mais qui s’avèreront plaisantes et apprenantes.

« Connais-toi toi-même » pourrait être le premier conseil donné à qui veut « apprendre à apprendre ». D’autres ressources peuvent lui être proposées. Ce sera l’objet d’un prochain billet.

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