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Que devient le formateur ?

Mathilde BourdatManager Offre et Expertise Formation Cegos

Il est banal de dire que le formateur est "personne ressource". Manière de dire, à la lumière de théories pédagogiques comme le constructivisme et le socio-constructivisme, que c'est l'apprenant qui est acteur de ses apprentissages. Le formateur exerce ses missions à la charnière entre le contenu et les apprenants. Coté contenu, il aménage un chemin pédagogique, une progression. Coté apprenants, il crée la relation, et facilite l'émergence d'interactions constructives et positives dans le groupe.

Pour faciliter les apprentissages, le formateur crée des situations pédagogiques (Meirieu parle de situations problèmes), d'une difficulté graduée. La finalité est de rendre chaque apprenant autonome dans son utilisation du contenu, et de l'accompagner dans cette autonomie progressive.

Tous les formateurs qui ont suivi une formation pédagogique connaissent bien ce qui est énoncé ci-dessus. Aujourd'hui, certains se demandent si le formateur ne va pas disparaître. Les Technologies de l'Information et de la Communication sont elles une menace, ou une opportunité ? "Que devient le formateur dans un ensemble complexe, instrumenté par l'informatique et hautement technicisé ?" se demande Gérard Delacour. "Cette question peut avoir pour réponse la disparition pure et simple du formateur", poursuit il.

La légitimité du formateur dans les dispositifs présentiels

Le formateur d'adultes est généralement bien conscient de son rôle de "formateur ressources", de "faciliteur d'apprentissages". Mais d'où tire-t'il sa légitimité ? Même si "le savoir ne lui appartient pas", l'un des fondements de sa légitimité procède de sa maîtrise du savoir. Les apprenants veulent bien être acteurs de leurs apprentissages et être mis en situation de résolutions de problèmes, mais enfin, à certains moments, ils exigent du formateur d'être porteur de ses propres réponses - et  "testent" son expertise.

Un autre fondement de la légitimité du formateur est la qualité de la guidance qu'il met en oeuvre:tout formateur sait qu'il doit réguler très finement les feed-back, "prendre chacun là où il est": quelle que soit la précision de sa préparation, l'acte pédagogique comprend une part d'adaptation continue, en temps réel.

Finalement, même s'il pratique une pédagogie active, le formateur des dispositifs présentiels reste "le point de mire", le fédérateur, et l'ordonnateur des progressions.

Que changent les TICE ?

Que changent à tout cela les Technologies de l'Information et de la Communication ? L'accès à l'information se fait désormais via des sources multiples. L'accès à internet en direct- sur les i-pod des apprenants par exemple- leur permet de vérifier immédiatement la pertinence de l'information. Les dispositifs de formation "mixtes" ou "blended" varient les supports d'apprentissage, éclatent les temps d'apprentissage.

Certains formateurs s'emparent joyeusement de ces modalités, considérant qu'elles enrichissent leur "palette", et se repositionnent à la fois dans les interactions qu'ils ont avec leurs apprenants et dans celles qu'ils ont avec leurs pairs, en développant le travail en réseau. Voir à cet égard le témoignage de Christophe Jaeglin, "pédago-blogueur".

D'autres s'en inquiètent. « Est on encore légitime en tant qu’acteur principal de l’apprentissage ?» se demande Christophe Rodet.

Les apprenants vont ils suivre le module e-learning ? Vont ils alimenter le wiki, le blog, jouer le jeu sur le forum ? Comment générer l'interactivité dans ma "classe virtuelle" si je suis accaparé par la complexité des fonctionnalités ? Comment maintenir le lien avec chacun, et générer une dynamique de groupe, lorsque les temps de présentiels se réduisent ?

Et, si tout se passe bien, que devient le formateur ? Où se repositionne sa légitimité s'il n'est plus ni le "sachant" ni l'ordonnateur de la progression ?

Inquiétude renforcée par les pratiques de certaines entreprises, où l'on constate de fait un appauvrissement du savoir faire pédagogique dans les services internes. Le "contenu" passe directement de l'expert au scénariste e-learning, sans que l'un ou l'autre ne maîtrisent les fondamentaux de la pédagogie.

Faire des technologies des opportunités

"Cela représente un fait dont nous prenons acte : les TICE sont la toile de fond de la nouvelle ingénierie de formation, et ne sont plus simplement conjoncturelles. Elles sont une des caractéristiques structurelles de la situation de formation présente et à venir" écrit G. Delacour.

Dans ces nouveaux dispositif, l'expertise pédagogique et didactique (la didactique étant "l'étude des processus de transmission et d'appropriation des connaissances, par rapport aux contenus à apprendre", toujours selon G. Delacour) du formateur reste incontournable. Mais, pour rester présent et refonder sa légitimité, le formateur doit acquérir de nouvelles compétences.

Une légitimité intacte

Les usages du web donnent accès à l’information – mais l’information n’est pas le savoir. Tandis que l’information est un ensemble de données structurées, assimilables, le savoir est un ensemble d’énoncés et de procédures socialement constituées, légitimées, codifiées. Quelques soient les modalités de formation retenues, dès lors que la formation porte sur un objet de savoir, le formateur est le garant de ce savoir.

Sans expertise pédagogique, les dispositifs ne font pas de lien : lien entre chaque apprenant et le contenu, lien entre apprenants, lien entre apprenant et formateur. Accéder à l’information, fût elle érigée en savoir, ne suffit pas pour s’approprier la connaissance. Celle – ci est toujours un construit – et le rôle clé du formateur réside, quelques soient les modalités de formation retenues, dans le choix des situations problèmes, dans l'adaptation à chacun du type et du niveau de guidance.

Le formateur garde donc toute sa légitimité, indépendamment des modalités retenues. Mais il n’est pas facile pour lui de se retrouver dans les multiples « nouveaux rôles », aux définitions souvent floues, assorties à l’usage des TICE dans l’éducation :   e-concepteur, e-tuteur, e-formateur… D’où l’enjeu, indépendamment des étiquettes qui passeront, d’ancrer sa légitimité dans son expertise – contenu, pédagogique – tout en acquérant de nouvelles compétences pour s’inscrire avec bonheur dans l’ingénierie des dispositifs d’aujourd’hui.

Acquérir de nouvelles compétences

Dans les dispositifs multimodaux, le formateur ne peut agir seul. Il se retrouve intégré dans une équipe projet, voire chef de projet avec une équipe pluridisciplinaire à coordonner.
Il doit comprendre les contraintes techniques, dialoguer avec le scénariste et le directeur artistique lors de l’élaboration d’un module e-learning, utiliser une plate forme, créer un wiki ou un blog et les modérer, concevoir pour la classe virtuelle et en maîtriser les fonctionnalités pendant l’animation… et, tout en ayant une vision globale du projet, se placer, ainsi que le souligne G. Delacour, du point de vue de l’apprenant.

Pour réussir cela, le formateur gagne à se mettre en réseau avec d’autres, pour échanger pratiques pédagogiques nouvelles, trucs et astuces, et outils.
« Quels sont les 5 outils que vous considérez indispensables dans votre pratique de veille ? » demande le rédacteur de Skola blog à Christophe Jeaglin. « Les alertes Google, Twitter, les fils RSS, l’appartenance à un réseau social, et les colloques » répond – il.

Formateurs, si cette réponse reste pour vous mystérieuse, un monde nouveau s’ouvre à vous !

 

Ecrit par

Mathilde Bourdat

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